3 mai 2011
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LA MEZZA ? UNE EQUIPE, L'ALTITUDE, LE PANORAMA : INOUBLIABLE !
Après quelques péripéties, j'ai réussi à constituer une équipe pour participer à cette course mythique qu'est la Mezzalama.
Jeudi 28 avril nous nous sommes retrouvés avec Patrick Rassat et Christian Garcin, à Breuil-Cervinia, pour préparer la compétition qui doit avoir lieu le samedi,
mais qui en raison de la météo sera reportée au dimanche 1er mai. Nous profitons du temps libéré pour nous acclimater à l'altitude du plateau Rosa au Breithorn, mais également pour profiter de
l'hôtel et de la station de cervinia qui est magnifique.
1er mai 2011 à 05h45, nous sommes 1200 compétiteurs au départ.
Nous nous trouvons dans la deuxième vague. Autant dire qu'il vaut mieux ne pas avoir de problème lors du start !
Nous sommes déjà encordés, Patrick devant, moi au milieu et Christian derrière. Après une ambiance magique, créée par Sylvano, notre commentateur des grands
évènements, le départ est donné dans l'euphorie générale. Le rythme est modéré, il faut dire que le parcours s'annonce long et l'altitude impressionnante. Nous allons parcourir 45 kms, près de
2900m D+, le tout en montant à 4200m d'altitude. De quoi être prudent.
La première montée longue de 1800m D+,
constste à rejoindre le col du Breithorn, via le plateau Rosa, en empruntant les pistes de Cervinia. Le Cervin nous observe sur cette montée ! Immédiatement je sens que Patrick met un rythme un
peu faible. Au bout de 150 m D+ je monte à sa hauteur et je vois qu'il est dans un mauvais moment. Je décide de faire passer Christian devant et je mets de la tension sur la corde pour redonner
de l'allure à Patrick en attendant qu'il aille mieux. Je tire assez fort lors des fins de petits murs.
Du plateau Rosa au col du Breithorn, nous passons dans une foule de spectateurs qui nous encouragent avec des "Bravi" par dizaines. C'est hyper motivant, d'autant
plus qu'il fait un froid de canard avec du vent. Je vais d'ailleurs mettre des mouffles et mon coupe vent.
Nous entamons alors la traversée en direction du sommet du Castor. Dans une phase descendante, Patrick qui est passé en tête, double une équipe mais revient trop
vite dans la trace. La corde passe sous le ski du concurrent de tête et lorsque je le double nous sommes stoppés immédiatement. Je pars en salto avant et la corde s'enroule autour de mon mollet
droit. Christian qui ne peut s'arrêter, me dépasse et le noeud créé me cisaille la jambe. Au moment où je me relève, je sens un fulgurant coup de poignard dans le mollet. Je viens de me faire une
déchirure musculaire ! Je suis alors persuadé que la course est terminée, mais je ne peux m'y résigner, j'en ai trop rêvé pour arrêter là. Je repars avec une douleur énorme dans le mollet.
J'avance en boitant et je compense sur ma jambe gauche. je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir. Nous arrivons au point de contrôle du Castor où
nous prenons un ravitaillement en liquide apporté apr une amie de Patrick. On en a besoin car nos pipettes ont gelé. Nous mettons les crampons et nous entamons l'ascension du Castor. Passage
magnifique, avec de la pente, des échelles ont été installées pour passer la rimaye de la calotte supérieure, puis nous empruntons l'arrête sommitale, effilée et aérienne, jusqu'au sommet à 4228
m.
Sur le fil de l'arrête, puis lors des descentes, Christian va perdre ses crampons à plusieurs reprises. Parfois il est obligé de les remettre et à d'autres moments il
arrive à progresser sans. Heureusement qu'il a le pied montagnard !
Nous rejoignons alors le glacier du Felik pour commencer la traversée en direction du Naso du Liskamm et son couloir qui est une nouveauté sur cette édition.
L'itinéraire est long et les efftes de l'altitude sont sensibles. Notre pas est plus calculé. Je suis en pleine introspection et il m'arrive de pleurer de
douleur.
Nous rejoignons l'équipe de pyrénéens d'Alian Alieu, Greg Bombardeau et Fred Blanc, lors du contrôle au pied du passo du Lyskamm.
Nous remettons les crampons pour l'asension du Naso del Lyskamm à 4150m. Le passage
est raide et esthétique. Nous redescendons une partie en crampons avec sur la fin des cordes fixes bien utiles car la neige des derniers jours masque la glace vive sur laquelle nous passons par
moment.
Nous remettons alors les skis pour la longue descente vers l'arrivée en direction de Greissonnet la Trinité 2200m plus bas. Dés le début la corde passe autour d'un
piquet de signalisation et prends à nouveau une formidable gamelle, suivi par Christian .
Aprés le passage au refuge Mantova, nous nous désencordons et je love notre lien autour de mon buste. Patrick prend les devants et Christian reste derrière
moi afin de m'aider en cas de défaillance car je souffre énormément. Dans cette descente, nous doublerons quand même deux ou trois équipes. Nous atteignons
la partie finale avec des parties sans neige où nous gardons les skis ! La partie terminale de 10 monutes se fait à pied pour rejoindre l'arrivée. Je souffre du mollet et je boitille pour courir
autant que je peux. Nous passons enfin la ligne d'arrivée avec les encouragements des spectateurs.
Nous prenons lea 34ème place au classement scratch, pour 253 équipes classées. Les autres ont soit abandonnées, la plus part à cause du froid, ou n'ont pas passé les barrage horaires
du Breithorn ou du Félik.
Je suis rempli d'émotions d'avoir réussi à terminer cette course avec ma blessure, mais aussi de l'avoir partagé en équipe avec Christian et Patrick.
Le retour à la maison a été long et éprouvant. les réultats de mon échographie peu encourageants avec une déchirure du vatse interne du mollet en insertion avec le
soléaire. J'ai des béquilles pour 3 semaines et un arrêt d'activités sportives de 2 mois environ. Ca va être long !
Les résulats sont ici
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